03 avril 2007

Electre, à la colline

Esprit critique a aimé la mise en scène de Electre au théâtre de la colline.
Moi pas.
Non que la pièce soit sans intérêt, loin de là. Cette histoire de vengeance à la cour des Atrides, cette mère écrasante, cette fille traitée comme un chien (littéralement)... Cette famille enfermée, bouclée dans ses pensées, sans ses folies... Ca avait tout pour me plaire.
Non que les acteurs manquent de présence. Clytemnestre fait une reine saisissante, la jeune femme qui joue Electre a de la voix et de la présence... autant du moins que le lui permet la mise en scène. (Oreste est assez bof, par contre. Un mou. Mal habillé.)
Non d'ailleurs que le décor soit inintéressant, avec cette pluie de sang, ces chaises vides, la terre sous la scène, ces lumières qui créent des ombres terribles...
Mais la mise en scène arrive à gâcher toutes ces qualités. Pourquoi ce hiératisme, ces personnages qui
se disent "lâche-moi, ne me touche pas !", quand ils sont à vingt
mètres l'un de l'autre? Et ces poses ridicules, les bras levés comme des sémaphores de Chappe... Et surtout, cette horrible diction : les phrases coupées n'importe quand, avec des pauses
solennelles au petit bonheur la chance. Tenez, comme si on
écrivait une critique de théâtre en mettant de sauts
de ligne n'importe où.
Je veux bien que le but soit de composer des images fortes, mais que d'efforts, que de peines, pour trois images intéressantes pour 1h40 dans le noir. Le spectacle est figé, toute vie arrachée aux personnages, toute envie d'en savoir plus à leur sujet arrachée au spectateur.
Tant pis pour eux.

3 commentaires:

  1. je ne l'ai pas vu mais j'ai de plus en plus de mal avec les pièce sjouées dans le noir... ou presque, la colline, parfois ils sont un peu trop avant-gguardiste pour moi, et souvent docn très chiant... malheureusement

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  2. Les Barbares, de Gorki, c'était pourtant très bien, avec des lumières magnifiques.
    Là, les lumières étaient pas mal, ce n'est pas ce que je reproche au spectacle. C'était surtout le hiératisme des situations et l'épouvantable diction des acteurs qui m'ont donné envie de fuir.

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  3. J'ai bien aimé cette mise en scène, et je trouve qu'elle résiste assez bien à l'analyse, ce qui n'est pas si courant.
    Mais peut-être, à la réflexion, que je l'ai bien aimée essentiellement parce qu'elle arrivait après une longue série d'ennuis théâtraux.
    J'ai vu de très bonnes choses depuis et peut-être serais-je moins favorable aujourd'hui...

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