31 janvier 2012

Janvier 2012 - Dream On

couverture de Julien Delval
 pour l'édition Nestiveqnen
Pour moi, 2012 a une signification particulière. C'est l'année durant laquelle se déroulent les aventures de Monsieur K., enquêteur privé au service d'une multinationale, du recueil Réminiscences 2012 aux éditions Nestiveqnen, publié en 2001 par Chrystelle Camus et Nicolas Cluzeau. Dans ces histoires, écrites entre 94 et 97, en hommage à Nestor Burma et au Temps du twist, de Joël Houssin, Internet balbutie, la terre est ravagée par un virus bizarre et notre héros travaille dans une tour de verre dans le quartier d'affaires d'une Ville où on reconnaîtra vaguement Paris, et plus sûrement le paysage psychique de l'auteur.
Le recueil comprend 12 histoires, de janvier 2012 à décembre 2012, avec leur lot d'enquêtes bizarres, de scènes d'action violentes et d'histoires d'amour pudiques.
Pour fêter dignement ce 2012 qui ne sera jamais, je vous propose de retrouver ces nouvelles en version numérique, une par mois de l'année, en commençant bien sûr par janvier.
Une nouvelle sur deux sera gratuite, l'autre payante (1 euro), ce qui permettra d'acheter l'ensemble du recueil pour six euros environ, sans DRM, en PDF ou en epub. Les textes seront disponibles sur lulu.com et amazon.fr et il y aura des bonus !
Enfin, les possesseurs de l'édition d'origine qui se feront connaître à l'adresse suivante (monsieurk [at] kloetzer.fr), et qui sauront me donner la deuxième phrase de la page 353 recevront par retour de mail l'édition pdf ou epub des nouvelles.

K. & Alex, vus par Mademoiselle
Voici donc, mesdames et messieurs, les frimas de Janvier 2012. Une histoire triste, avec des virus, des enfants malades, une carte de tarot (la reine d'épées), Monsieur K. qui n'est pas un détective et Alex, qui n'est pas son assistant. Enjoy !

[Edit, avril 2016 : les liens présents ici sont supprimés, ces éditions n'étant plus disponibles]

Par ailleurs, ces éditions numériques ont été faites à la main, par un artisan qui débute. Toute remarque constructive à leur sujet donnera lieu à des corrections rapides et à des remerciements sincères. Elles n'auraient pu être fabriquées sans l'aide précieuse du tutoriel établi par Jean-Claude Dunyach et partagé à cette adresse. Je remercie également les éditions Nestiveqnen pour leur soutien à cette initiative ! Bonne lecture à tous !

[Final edit : une édition numérique officielle de Réminiscences 2012 existe maintenant à cette adresse, aux éditions Multivers.]

26 janvier 2012

New York New York - Martin Scorsese

Le pendu et Cecci ont vu New York New York, de Martin Scorsese




Ne le nions pas, nous aimons bien le travail de Marty, cinéaste baroque, souvent inspiré. Ici, la première scène est époustouflante, avec Jimmy en chemise hawaïenne cherchant par tous les moyens à tirer un coup le jour du V.J day, scène se terminant par une danse onirique, sans musique, éclairée par les passages du métro. Waow. Les scènes musicales sont scintillantes, les cuivres brillent, les décors de comédie musicale sont à la fois kitsch et chaleureux et les chansons sont très bien interprétées. Les dialogues fusent, je n'ai pas reconnu tout de suite Robert de Niro et il y a une vraie émotion dans la scène finale.
Dommage juste que le/les scénaristes aient oublié de raconter une histoire intéressante, plutôt qu'une success story sans grands enjeux ni suspense.


25 janvier 2012

24 janvier 2012

Hans was Heiri, à Vidy

Une scène noire, un DJ arrange des bruits de foule, des nappes, de la musique symphonique. Des tiges des balsa dessinent portes et fenêtres. La lumière vient, des personnages se mettent à danser, mais certains n'ont ni bras, ni tête, on met du temps à s'apercevoir qu'il s'agit de marionnettes. Plus tard, les corps des artistes se détachent de ceux des créatures qu'ils incarnent, quatre hommes et deux femmes aux démarches bizarres, aux habits criards, leur assemblage a quelque chose de dissonant, d'autant qu'ils se découpent sur un décor hyper géométrique de carrés et de rectangles.



 Le spectacle tient de la danse, du cirque et de la magie : sauts, acrobaties, manipulations, disparitions. Les idées sont très nombreuses : comment mettre une femme dans une boîte, comment tenter de faire tenir tous les personnages dans le cadre, comment s'asseoir sans tomber, comment tenir debout quand la maison tourne ?




La maison tournante est l'outil principal et merveilleux de ce décor, quatre cases montées sur une grande roue, pourvues de meubles, de portes, de passages secrets, une sorte d'immense machine à laver où les personnages seront secoués, accrochés, mixés...
Si le spectacle a une vraie exubérance, une jubilation physique, il est aussi très très décousu, flottant, faisant traîner les scènes, mettant les petites idées et les beaux moments au même niveau, noyant parfois sa créativité. Disons-le, on s'est ennuyés. Comme si les créateurs n'avaient pas laissé décanter assez les idées, n'avaient pas assez construit l'univers et les personnages. Je me dis que revoir ce show un an après sa création serait sans doute excellent, quand les parties molles en auront été retirées et que ressortiront les merveilles qu'il contient.



Car il y a des merveilles, c'est ce que j'en retiens finalement, des compositions graphiques étonnantes, mêlant incongruité des corps et géométrie des décors. La maison inquiète, la fille suspendue jetant des ombres sur le mur du fond, le gourou sur son plan incliné, les barres arrachant les personnages au sol, le majordome pédalant dans le vide... Il y a dans leur humour déglingué et dérangeant quelque chose des collages improbables de Plonk & Replonk. Une forme d'humour suisse ?


Une production Zimmerman & de Perrot.



PHOTOS AND COPYRIGHT
MARIO DEL CURTO
Mention obligatoire

23 janvier 2012

Si seulement je pouvais avoir peur, à l'échandole

Petite chronique d'un très bon spectacle pour enfant, vu au petit théâtre de l'échandole à Yvderdon, salle à la programmation éclectique de qualité.

Si seulement je pouvais avoir peur est une adaptation pour marionnettes d'un conte de Grimm, l'histoire d'un gamin qui recherche la peur, par la compagnie Pied de biche dont nous avions déjà apprécié le travail avec les Artpenteurs. Tentures rouges, visages blancs, grimaces inquiétantes, l'histoires est narrée dans une esthétique gothique, proche de celle de Tim Burton. Ben, le héros, est une créature pâlotte, sympathique et laide... On verra des fantômes, une momie, un lit monstrueux, une mystérieuse créature forestière, un paysan à la très longue et austère barbe noire, un roi sous sa tente aux crises de frayeur grimaçantes. Tout cela avec grandes orgues façon Hammer, voix inquiétantes... Et les plus petites regardant l'histoire à travers leurs doigts collés sur les yeux. La mise en scène est habile et énergique, mêlant humains et marionnettes (remarquablement animées, le meilleur travail que j'ai jamais vu en ce genre). 
Jouant sans cesse sur le recul, la dérision et l'incapacité de Ben à avoir peur de quoi que ce soit, le spectacle apprivoise la peur et fait rire plus souvent qu'à son tour, sauf peut-être quand la mort elle-même entre en scène...
Bref, c'est drôle, inquiétant, pour les enfants comme pour les parents. On recommande chaudement !




Dates de tournée ici sur le site de la compagnie.

19 janvier 2012

[Publicité] Petites morts


Comme cela se produit parfois, je contribue ce mois-ci à l'introduction d'un nouvel objet dans le grand marché capitaliste du livre. Celui-ci s'appelle Petites morts, il est publié aux éditions Mnémos, mon tout premier éditeur.


Dans ce livre on trouvera cinq récits mettant en scène Jaël de Kherdan, épéiste, séducteur et paumé remarquable. Cinq histoires de rêves, de pièges, de femmes fatales et de situations inextricables. Une très jeune fille amoureuse, une fête galante mortelle, un port isolé par la tempête, une comtesse libre penseuse et audacieuse, et tout au bout du chemin la mort aux yeux pâles...

Pour les curieux, ce livre est lié par des passerelles à quelques autres livres : il est plus ou moins la suite de Mémoire vagabonde, parce qu'il en reprend le héros et les ambiances, telles que je les ressens maintenant. Il se passe pour l'essentiel dans le même cadre que Mémoire vagabonde et la voie du cygne (monde imaginaire post-renaissance, fêtes galantes et réalités incertaines). On y croise Alex que les lecteurs de Réminiscences 2012 connaissent déjà. Deux des récits, sur cinq, ont déjà été publiés, même s'ils ont été profondément retravaillés pour l'occasion : Mademoiselle Belle, dans l'anthologie Légendaire, en 1999. Et l'Orage, dans Rois & Capitaines

Enfin, l'expression Publié sous la direction de Charlotte Volper, située en en-tête de l'ouvrage est totalement justifiée. Le livre ne serait pas ce qu'il est sans son travail minutieux et précis.


18 janvier 2012

The whisperer in Darkness - HPLHS

J'aime beaucoup ce que fait la HP Lovecraft Historical Society. Chants de Noël, feuilletons radiophoniques, films... Il y a dans leurs productions un petit grain de folie délirante et sympathique.
Après le très remarquable Appel de Cthulhu, voici l'adaptation de la fameuse nouvelle The Whisperer in Darkness, façon long métrage (Cthulhu était un moyen-métrage).

La nouvelle d'origine, excellente, raconte le voyage dans le Vermont d'Albert Wilmarth un professeur de folklore de la très fameuse Miskatonic University. Là, le professeur Wilmarth va s'entretenir avec Henry Akeley, un fermier isolé, qui a vu dans les montagnes d'étranges choses...
La HPLHS a choisi, tout comme dans leur premier film, d'adapter Lovecraft comme s'il avait été tourné à l'époque. Effets spéciaux simples, noir et blanc, acteurs au jeu assez expressionniste. Ici la référence me semble être les premiers films d'horreur, façon Dracula ou Frankenstein. L'ensemble dégage un parfum d'amateurisme sympathique.
Soyons clair, le film n'est pas excellent, mais pas à cause cet cet amateurisme, qu'on peut pardonner. Certes, le jeu des acteurs n'est pas toujours très bon (même si les premiers rôles s'en sortent bien), la réalisation et le montage pourraient être meilleurs, mais tout ça n'est pas très grave, on leur pardonne, parce qu'on sent que ce film a été fait avec amour et bouts de ficelle. Ce qui nous a plus gêné est que l'esprit de Lovecraft n'a pas été complètement respecté dans le scénario, qui étend un peu le propos de la nouvelle.


On peut le découper en trois grosses parties. 
- Un premier moment à l'université Miskatonic, où on voit Wilmarth entouré de ses confrères professeurs. Ce passage provoquera des pincements de nostalgie aux vieux joueurs de l'Adc, et, ma fois, est assez réussi. Personnages bien posés, jolies idées (je ne sais plus si les lunettes stéréoscopiques sont dans la nouvelle...), bonne introduction de l'intrigue et de ses enjeux.
- ensuite, le voyage dans le Vermont et la discussion avec Akeley. Là, on est vraiment proche de la nouvelle. Même si la narration filmique aurait gagné a suggérer un peu plus et montrer un peu moins, le rire bizarre d'Akeley vaut le détour... Rien à dire toutefois. J'aime les jeux d'ombres sur les créatures, notamment.
- la troisième partie, par contre, part dans le grand n'importe quoi pulp-style. Rituel, avion, bagarres... On entre dans un esprit mauvais scénario de jeu de rôle, certes rigolo, mais loin de HPL. Notamment parce qu'en rebouclant sur des clichés éculés (grand-prètre et rituel expliqué dans un vieux livre...) on perd l'ouverture à l'imagination laissée par la partie précédente du récit et par la nouvelle en général. 


Ne boudez toutefois pas votre plaisir et soutenez les initiatives de la HPLHS. Si j'ai des réserves sur le film, ce dernier contient quand même de jolies réussites que je vous encourage à découvrir. Le projet est chouette et j'espère qu'ils continueront à produire des bizarreries de ce genre. Moi, j'achète !


[edit] pour se procurer les produits de la HPLHS, allez sur leur site ! Même leurs factures sont Cthulhu designed.

16 janvier 2012

Siegfried -- Alex Alice

Pour ce billet, j'éviterai difficilement le copinage. Alex Alice est un ami et j'aime son Siegfried.





L'histoire est d'une très grande simplicité. Un jeune fils des hommes est élevé dans la forêt, loin de tout, par une créature magique, le Niebelung Mime. Mime agit peut-être par compassion (il a recueilli l'enfant auprès de sa mère mourante), mais aussi par intérêt : il veut forger un tueur de Dragon, pour se débarrasser de Fafnir, et s'emparer de l'Or... Mais Odin lui-même, dieu des dieux, a ses propres idées sur l'enfant. Et Siegfried, ignorant des forces qui l'entourent, va grandir dans la sombre forêt et, lors du voyage vers les cavernes de glace, redécouvrir qui il est, enfant des hommes au milieu des Niebelung et des dieux...

Dans le Siegfried d'Alex Alice...

On ne trouvera pas :

  • De l'heroic fantasy. Le Siegfried d'Alice ne se rattache pas à ce genre, parce que comme toutes les grandes oeuvres d'imaginaire, il se ressource au mythe plutôt qu'aux codes du genre. On n'est pas dans un univers imaginaire mais dans le nôtre, sur son versant mythique.
  • Un récit qui donne envie d'envahir la Pologne (merci Woody Allen) : Alex Alice retrouve toute l'intelligence du travail de dramaturgie fait par Wagner sur le mythe et tire le récit vers l'universel.
  • Une oeuvre trop sérieuse. Le récit mêle habilement le solennel et le bouffon, l'humour et le grandiose. Certains le lui reprocheront, je trouve quant à moi que c'est une des grandes idées du traitement de l'histoire, qui lui donne à la fois légèreté et profondeur.
  • Un scénario formaté : Alex Alice est un très bon dessinateur. Il révèle pleinement ici qu'il est aussi un très bon scénariste. L'écriture de l'histoire, la narration, la construction sont remarquables.
  • Un travail formaté. Non. Grand public, oui, mais dans ce que ce terme a de meilleur.


Mais par contre, on trouvera :

  • Un héros, un cheval, une épée. La fin d'un monde. Un dieu qui fait se lever le soleil. Un dragon (mais alors THE dragon, tellement grand...), une enclume, une petite maison confortable dans la grande forêt noire où abondent les bons champignons. Un loup noir, un homme qui se tourne seul face à la grande poursuite divine, une lame qui se brise, une lance qui régit l'univers, une prophétesse caustique, un Niebelung pleurnichard, une autre enclume, un jeu de devinettes à l'enjeu assez lourd (ta tête, Niebelung !), une Walkyrie à la beauté d'acier, des créatures divines de pure abstraction, des géants qui dessinent des montagnes, une forêt primordiale, des allers-retours dans le temps, un enfant qui rêve, tout seul dans son lit.
  • Et un dessin, et un encrage de toute beauté. Et une mise en couleur symphonique.

J'invite aussi les lecteurs attentifs, de la série et des interviews qui l'expliquent, à lire l'oeuvre avec attention, à voir ce qu'elle dit des femmes et de l'enfance. On verra, à travers des lignes souterraines, combien ce livre/ces livres sont profondément personnels.

 Alex Alice m'a parlé de son projet pour la première fois il y a plus de dix ans. J'ai eu la chance de pouvoir faire les interviews qui accompagnent l'édition spéciale et tenter de retracer avec lui les éléments et les étapes de son travail, aussi bien sur le film que sur les albums. Et malgré ma familiarité avec le sujet, j'ai ressenti un émerveillement et une joie intacts en découvrant les livres. Ne passez pas à côté !





13 janvier 2012

Le ciel peut attendre – Lubitsch

Le pendu et Cecci ont vu Le ciel peut attendre, d'Ernst Lubitsch



Dans ce film sympathique, on trouve : un riche New Yorkais tentant de convaincre le diable qu'il a mené une vie de dépravation. Le temps qui passe. Du technicolor en technicolor. Une histoire qui se déroule sur 70 ans. Des dialogues très bien écrits. Une histoire d'Amour.




Malgré un joli sujet, de bons acteurs et une réalisation impeccable, énergique et drôle, le Ciel peut attendre est une comédie gentillette qui fait gentiment bailler. Les personnages sont de bons bourgeois riches, et si certains d'entre eux sont particulièrement réussis (le père du héros et ses beaux-parents) on aurait aimé plus de subversion et de mauvais esprit. Le diable a dû bien s'ennuyer et c'est sans doute par moquerie qu'il a envoyé monsieur vers le Ciel...

12 janvier 2012

L'ogre – Jacques Chessex

Le lecteur l'apprendra peut-être, l'auteur de ces lignes vit en Suisse, "pays beau comme un gâteau d'anniversaire, avec son chocolat, ses montagnes à la crème, ses trains électriques et son armée de milice" (Plonk & Replonk, de mémoire). J'ai ainsi apprécié de découvrir avec Chessex un auteur parlant avec talent de cette contrée.
L'Ogre, prix Goncourt dans les années 70, raconte l'errance dans sa propre vie de Jean Calmet, prof de latin à Lausanne, fils de son père, l'ogre du titre. Le père Calmet est une présence écrasante, dévorante, castratrice, débordante de puissance et de vitalité. Un médecin, maître des chairs et des corps, craint et respecté de tous. Le père meurt, le fils devrait se sentir libéré mais la présence énorme ne cesse de l'habiter, de le dévorer de l'intérieur, de saper toute énergie et toute volonté.

Ce livre a plusieurs qualités. Une vraie écriture, épaisse et lourde, en écho au pays et au récit. Une capacité très particulière à évoquer ces régions de l'ouest de la Suisse, Lausanne, la Broye, le bord du lac, les maisons, les terres, leurs habitants. Chessex aime et châtie à la fois, montrant la sève particulière de ces régions et sociétés et leur pouvoir d'enfermement destructeur. Autres qualités, un vrai talent pour décrire le goût, l'énergie de la vie, contrebalancé par une ironie sauvage, donnant des moments à hurler de rire (le choix de l'urne, la scène d'amour avec "la fille au chat", les tentatives du directeur du gymnase pour reprendre la main sur les étudiants rebelles, le voyage à Berne...). Le héros est un personnage qu'on a à la fois envie de plaindre et de gifler, et cette distance est très bien posée par l'auteur.
Si j'ai été séduit par de nombreux passages, le livre lui-même m'a laissé dubitatif. Avec le titre qu'il portait, je ne cessais d'espérer un glissement fantastique dans la lignée du Roi des Aulnes. Mais pas de réalisme magique chez Chessex (malgré un cadre qui s'y prêterait), juste un récit lourdement réaliste, au propos transparent, drôle, cruel, mais pas vraiment intéressant. Dommage. Du même auteur, j'avais bien préféré Un juif pour l'exemple, où le style terrien appuyait vraiment le récit historique et où la puissance du fait divers suffisait seule à porter le récit, sans psychologisme de bazar.