08 mai 2012

Aniki, mon frère - Takeshi Kitano

Encore du cinéma japonais, contemporain maintenant.
Aniki est un yakuza à l'ancienne, un tueur. Forcé de fuir le Japon pour échapper aux tueurs à ses trousses, il se retrouve à Los Angeles où vit son frère Ken, petit dealer minable. Là, pour aider Ken, il va lancer plus ou moins malgré lui une guerre de gangs.



Ca pourrait être le scénario d'un truc minable avec Chuck Norris. Mais il y a la présence de Kitano, ses drôles de regards et ses silences. Le choc culturel Japon/USA, présenté du point de vue japonais. Des tueries atroce sur une musique délicate de Joe Hisashi (l'équivalent dans le film des pétales de fleurs de cerisier, peu présents à Los Angeles ?). Une success story foireuse, des voitures qui explosent, des têtes coupées. Et, au milieu de tout le sang versé, une certaine idée de la fraternité. Nous en avons retiré une impression très douce.


07 mai 2012

Chien enragé – Akira kurosawa

Retour à la maison et suite de notre cycle cinéma japonais pour les nuls.


De Kurosawa on avait vu le superbe Barberousse. Chien enragé a été tourné quinze ans auparavant, avec le même Mifune.
Murakami est un jeune inspecteur de police. Il se fait pick-pocketer son pistolet, dans le bus... De peur de se faire virer, il va partir à la recherche du voleur, dans une quête absurde, au coeur de l'été, ce qui lui donnera l'occasion de parcourir toute la société japonaise. Chômeurs, bars louches, quartiers bourgeois, arrières-cours de dancings, maisons de thé, matches de baseball... 




On est loin de la perfection formelle de Barberousse, mais ça n'empêche pas le film d'être excellent. Portrait du japon de 1949, personnages excellents, attention aux détails, aux petites gens, suspense, poursuites à pied et en bus, interrogations sur la ligne fine qui sépare le policier du chien du titre... Montée de tension comme on attend l'orage qui a chaque instant menace d'exploser. Mise en scène énergique et rythmée, toujours intelligente. Bref, un film excellent.




La malchance forme ou écrase, cela dépend

05 mai 2012

Elena, de Andrei Zviaguintsev

Le pendu et Cecci ont fait mentir les statistiques et sont retournés au cinéma.
Il y a quelques années, on avait vu le retour. Film très dur, très russe, d'une incroyable beauté plastique. Le réalisateur a récidivé avec Elena.


Elena, c'est un ange, une figure de la vierge Marie. Une babouchka avec un foulard autour de la tête, travailleuse et courageuse.
Elle a épousé sur le tard un type dur plein de pognon. Avec sa petite retraite d'infirmière, elle vient en aide à son fils, un prolo branleur qui vit dans une de ces cités affreuses de la lointaine lointaine banlieue de Moscou, près de la centrale nucléaire. Le fils a une femme un peu sérieuse, et deux enfants dont le grand doit entrer à l'université, sous peine de partir à l'armée. Mais pour l'université, il faut un gros paquet de fric que le type dur que Elena a épousé sur le tard refuse de donner, parce que ce crétin n'est pas son fils.
Là, ce sont les rails posés au début du film. Puis l'histoire va en sortir... Sans éclats, sans grands effets, sans sang versé (à peine). Tout ira bien, pour la plupart des personnages mais pas pour le spectateur qui assistera à la rupture horrible et douloureuse d'un beau paquet de barrières morales. J'en suis ressorti glacé.

04 mai 2012

Twixt – F.F. Coppola

 Le pendu et Cecci, libres, sans entraves et sans enfants, sont allés au cinéma, ooooh. Ca arrive une fois l'an.

Ce film faisait la une du Temps, quotidien francophone des bobos avec investissements bancaires. J'en suis encore tout surpris.


Disons-le clairement, Twixt n'est pas un film pour vous. Il y a un Stephen King au rabais (joué par Val Kilmer, qui a bien grossi depuis The doors) qui écrit des livres sur les sorcières. Une petite ville bizarre. Un vieux shérif débile. Le souvenir d'un meurtre, et celui d'un accident. Le fantôme d'Edgar Poe. Des vampires. L'éclairage du film est bizarre, les lumières sont bizarres, les enchaînements pas vraiment cohérents. Ca fait collage, bricolage, truc pas très bien ajusté par des doigts d'enfants. C'est mal foutu, c'est un peu du foutage de g*, vous allez vraiment payé 10 euros pour voir ça ? L'histoire tient debout, mais uniquement par moments (le reste du temps, elle se tord sur le sol comme un cadavre mal refroidi)
Donc non, ce n'est pas un film pour vous. C'est un film pour moi. Un récit libre, flottant, suivant la logique du rêve, glissant hors des rails vers un ailleurs doux-amer. J'ai adoré.

Remember, Hall ! 
No fog on the lake !